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Être chrétien suffit-il à faire de moi quelqu’un de bien?

Dernière mise à jour : 15 févr. 2021

Chrétien = Quelqu’un de bien ! C’est rarement dit aussi explicitement mais n’est-ce pas ce que nous pensons souvent, au fond ?


C’est même ainsi que nous pensons souvent le témoignage de notre conversion n’est-ce pas ? « J’étais quelqu’un d’effroyable mais Jésus m’a permis de devenir quelqu’un de bien. »


Pourtant Jésus dit de rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa Justice. Devenir chrétien n’est donc pas la fin du chemin vers le bien mais au contraire le début.


Mais c’est quoi quelqu’un de bien ?


Est-ce quelqu’un qui enchaîne les bonnes actions ? Jésus enseigne qu'enchaîner les bonnes actions pour de mauvaises raisons fait perdre toute leur valeur à ces actions.


Effectivement Jésus semble nous inviter à travailler nos intentions plus que nos actions. Pour lui la question « Qu’est-ce que je veux ? » semble bien plus importante que se demander « Que dois-je faire ? » Dieu veut changer notre coeur ! Et il nous invite à mettre au centre de nos préoccupations ces deux valeurs : aime Dieu et aime ton prochain comme toi même !


Mais pourtant l’histoire biblique et l’Histoire en général nous montrent que les bonnes intentions ne suffisent pas.


Paul lui même a persécuté les chrétiens en étant persuadé de faire le bien ! Jésus a fait ce constat à la Croix : pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font !


Être bien intentionné n’est en rien une garantie de se retrouver du bon côté de l’histoire.


Imaginons un chrétien rempli d’amour pour Dieu et son prochain par la puissance du Saint-Esprit, mais biberonné depuis sa tendre enfance à l’idéologie nazie. Persuadé qu’une frange de la population est nuisible, inférieure, irrécupérable, ne pourrait-il pas actionner le levier d’une chambre à gaz persuadé de recevoir l’approbation de Dieu ?


C’est ce que les monstres ont de terrifiant ! Comme nous ils sont souvent bien intentionnés mais se trompent profondément sur COMMENT satisfaire leurs intentions.


Poser la question de la morale du seul point de vue des intentions nous amène à négliger un paramètre important : par ignorance nous pouvons commettre des atrocités comme… tuer le messie par exemple !


Aujourd’hui l’humanité est devenu objectivement meilleure à « savoir » des trucs grâce à un outils formidable et en perpétuelle amélioration : la méthode scientifique!


Ce sont les découvertes obtenues dans ce domaine qui ont permis de mettre à distance les hiérarchisation racialistes et donc de mieux aimer notre prochain.


L'ennemi de la connaissance ce n’est pas l’ignorance mais l’illusion de la connaissance.


Prenons-nous souvent la peine de réfléchir à la validité de la méthode qui vous amène à croire une chose plutôt qu’une autre ?


C’est une question éthique essentielle. Ne devrions-nous pas plus souvent parler d’esprit critique dans nos églises ?


Pire, bien souvent dans le monde religieux, la science n’a pas bonne presse ! Ou alors l'on accepte de recevoir d’elle ce qui confirme nos préjugés mais rejetons en bloc ce qui les contredis.


Valider des résultats scientifiques en fonction de nos préjugés n’est pas très sérieux, vous en conviendrez.


En tenant un discours si fermé à la science et encourageant des positions très dogmatiques face à ses avancées, ne serions nous pas, au fond, en train de créer le terreau favorable à l’immoralité ?


Alors est-ce qu’être chrétien fait de nous quelqu’un de bien ?


Si nous comprenons le christianisme comme une transformation de nos intentions alors nous répondrons NON. L’enfer est pavé de bonnes intentions.


Si nous pensons qu'être chrétien devrait également créer en nous un impératif moral à perfectionner notre méthode pour construire nos connaissances alors nous répondrons OUI. Mais le rapport à la science de beaucoup d’Eglises ne nous empêcherait-il pas de faire de bons chrétiens ?


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